Au Québec il n’y a pas de vérification technique régulière obligatoire sur les véhicules « de tourisme ». Toutefois, il y en a une qui est imposée à tout véhicule qui provient d’une autre province et donc à fortiori d’un autre pays comme cette SM. L’inspection, c’est comme cela qu’elle se nomme, est effectuée par des mandataires de la SAAQ, la Société de l’Assurance Automobile du Québec. La SAAQ s’occupe des immatriculations, des permis de conduire et de l’assurance des conducteurs (des personnes seulement, pas de leur véhicule).
Bref, au début du mois de mai 2007, environ un mois après avoir sorti la voiture de son stationnement d’hiver, je suis prêt à tenter la fameuse inspection. J’ai beaucoup travaillé sur la voiture pour la rendre utilisable d’une manière générale, mais il y a une modification qui a été spécialement faite pour l’inspection, il s’agit de l’adaptation des phares, qui doivent apparemment être blancs et non pas jaunes. Je ne suis pas certain que ce soit obligatoire mais dans le doute je fais la modification et je préfère le blanc de toute façon.
Il a fallu déposer les vitrines de la calandre et ensuite déposer les phares un à un. Les phares longue portée ont des réflecteurs magnifiques mais je ne peux pas en dire autant des phares de croisement. Après avoir constaté avec surprise que les phares de croisement de la SM carbu sont légèrement moins attaqués que ceux de l’injection, je décide simplement de les installer en lieu et place. Outre leur meilleur état, ils présentent l’avantage d’être déjà blancs. Pour les phares longue portée, il faut déposer le culot de l’ampoule pour pouvoir retirer le globe jaune qui y est collé, à l’intérieur du phare. C’est très simple sur ce type de phare, il n’y a que deux languettes métalliques à plier pour libérer le culot. Sur les phares de croisement il y a 3 languettes, elles sont plus difficiles à plier et donc présentent je pense un assez bon risque de casse, je suis donc content de ne pas avoir à tenter l’expérience pour l’instant.
Une fois cette adaptation effectuée, je vérifie que tout fonctionne et c’est la stupeur 😉 Les clignotants ne fonctionnent plus, pourtant ils étaient OK quelques jours plus tôt. Je me doute qu’il y a des faux contacts sur les supports de fusibles alors je « joue » avec les fusibles, je les retire et les réinsère, je les tourne, bref j’essaie de les réveiller un peu. Mais cette manipulation empire globalement les choses. Les clignotants sont revenus mais maintenant je n’ai plus de contact pour démarrer, la veilleuse avant gauche ne fonctionne plus et le phare de croisement gauche ne fonctionne plus non plus. Je finis pas utiliser plusieurs doses d’un produit supposé restaurer les contacts électriques paresseux et je change tous les fusibles par des neufs. Ça va mieux mais ce n’est pas fiable.
Autre doute pour l’inspection, un bruit très désagréable, et indigne de cette voiture, se fait régulièrement entendre à l’avant. Je ne sais pas s’il s’agit d’un problème de suspension ou de direction. Je me dis que l’inspection sera refusée mais que les inspecteurs trouveront l’origine du bruit et cela me permettra donc d’y remédier.
Il y a aussi la distribution qui est bruyante. Il va falloir vérifier le réglage des soupapes et, surtout, retendre les chaînes de distribution. Ce n’est pas catastrophique mais à chaud et au ralenti le moteur fait un bruit très désagréable. Je me dis que ce ne sera certainement pas une cause de refus de l’inspection, ils vérifient surtout que la voiture est sûre, pas qu’elle est parfaitement réglée.
Je me renseigne auprès de mon club de voitures anciennes pour savoir à quel endroit passer l’inspection. On me conseille un concessionnaire Chrysler, pourquoi pas, il paraît que les inspecteurs y sont sympathiques et un brin habitués des anciennes. Je prends un rendez-vous et je m’y rends (une bonne semaine plus tard).
Tous les mécaniciens du garage ou presque vont être très étonnés de voir arriver cet engin. Le mécanicien qui s’occupe de l’inspection est intrigué et intéressé par la voiture et cela va favoriser la procédure. Il vérifie principalement les freins et tout l’équipement électrique. Les freins sont ok, j’ai fait une purge deux jours avant. Les accessoires électriques vont tous fonctionner, par chance, sauf la pompe de liquide lave-glace, que je n’avais même pas essayé correctement.
Pour l’anecdote, après n’avoir trouvé aucun disque de frein dans la roue droite, le mécanicien vient me demander s’il y a un seul disque pour les deux roues avant 😉 Je lui explique que les disques sont à l’intérieur du compartiment moteur, du coup il ne va même pas vérifier leur état.
Bref, tout se passe remarquablement bien et la voiture reçoit sa vignette de conformité que je dois conserver pendant un an, je crois. Je vais de ce pas faire enregistrer cette victoire à la SAAQ, pour que ceci soit officialisé. Pour me rendre à l’inspection, j’avais demandé un « transit », c’est un papier que l’on colle sur la vitre arrière et qui fait office d’immatriculation temporaire et limitée. Je me fais un plaisir de jeter ce papier car désormais la plaque d’immatriculation est valide.
En parlant de plaque d’immatriculation, je me suis aperçu deux jours avant l’inspection que je m’étais trompé de plaque. J’avais fixé sur la voiture la plaque de la SM carbu 😉 En fait comme la SM carbu a été « incarnée » par deux coques différentes, je me suis mélangé les pinceaux parmi les trois plaques que j’ai pour mes deux SM. Bref, c’est maintenant rectifié.