Dernière étape du voyage (avril 2007)
Après quelques belles journées ensoleillées et chaudes à la fin du mois de mars, la communauté des amateurs québécois de voitures anciennes est en émoi 😉 Tout le monde pense déjà à sortir sa voiture de son stationnement hivernal. Je ne fais bien sûr pas exception, même si on sait tous que le mois d’avril sera normalement encore froid.
Je prévois donc d’aller récupérer la SM dès que possible. Le vendredi 6 avril est férié, c’est Pâques, alors c’est idéal, avec ensuite deux jours de bricolage possibles. Je pousse le vice jusqu’à prévoir une semaine de congés pour m’occuper de la SM.
Comme prévu, malheureusement, le début du mois d’avril est froid et moche. Tant pis, c’est prévu, je confirme l’opération avec deux amis qui vont me donner un coup de main et qui ont « plus d’un tour dans leur sac ».
J’oublie les remorqueurs professionnels et je loue une remorque porte-voiture ainsi qu’un pick-up pour tracter le tout. J’adore conduire ce genre d’engins alors je me lâche 😉
Le temps d’aller récupérer le pick-up, la remorque et mes deux comparses, on arrive au stationnement de la SM vers 10h30 – 11 heures. Je préviens le concierge des lieux que nous avons « un peu de préparation » à faire avant de pouvoir sortir la voiture. À ce moment là je ne sais pas si la préparation va prendre une ou dix heures !
J’emmène une caisse à outils, une foultitude de matériel divers (sangles, corde de remorquage), des pièces (durites, colliers, thermostat) et du matériel de « réparation en temps de guerre » (ruban tressé autocollant, fil de fer, tuyaux divers, tyraps). Avec ça nous sommes prêts !
Quelques jours avant je suis passé voir la SM pour confirmer un gros doute: est-ce que par hasard la suspension ne serait pas monté la dernière fois parce que le levier de commande de hauteur était en position basse ? Et bien oui, honte à moi, le levier était tout simplement en position basse. Que voulez-vous, je suis habitué aux SM qui ne fonctionnent pas alors je ne pense même pas que si elle ne monte pas c’est peut-être parce qu’on lui demande de ne pas le faire 😉 Les transporteurs parisiens ont dû charger la voiture au moteur et ensuite la mettre en position basse pour l’arrimer dans le conteneur. Bref, ça me va, je préfère que le problème soit aussi simple, même si je passe un peu pour un abruti 😉 Voilà donc le plus gros problème réglé, la suspension devrait monter cette fois-ci.
On commence par mettre la batterie en charge, avec un chargeur rapide, donc puissant. Heureusement il y a une prise électrique disponible dans le garage. Je découvre qu’il y a un coupe-circuit près de la batterie mais celui-ci semble ne pas couper grand chose.
Ensuite on met de l’eau dans la nourrice pour pister la fuite. Heureusement elle est franche, dès que l’on commence à remplir, on entend l’eau couler par terre. On localise la fuite, c’est la durite en sortie de pompe à eau qui est fendue, et pas qu’un peu, ça coule beaucoup. Le problème c’est bien sûr la difficulté d’accéder à cette durite, c’est une SM ne l’oublions pas 😉
Philippe et Jacques s’occupent de trouver une solution pour limiter la fuite d’eau et pendant ce temps, je remonte une courroie d’alternateur. Je profite de l’opération pour passer une deuxième courroie dans l’arbre secondaire, pour la prochaine fois. Ça se fait bien, je pensais que ce serait plus difficile. Il y a un petit défaut d’alignement de l’alternateur, cela explique certainement pourquoi la courroie précédente a lâché. Pour l’instant j’oublie ça, je m’en occuperai plus tard, j’espère juste que la nouvelle courroie tiendra assez longtemps pour charger puis décharger la voiture.
Jacques trouve un morceau de plastique fin dans sa voiture, une sorte d’étiquette plastifiée, Philippe et lui vont s’en servir pour colmater la fuite. Ils positionnent le morceau de plastique autour de la durite et installent des colliers pour serrer le tout.
On remet ensuite de l’eau dans la nourrice, et on ne constate plus de fuite. On est donc supposés être prêts à sortir la voiture. Il est 13 ou 14 heures si mes souvenirs sont bons.
On range tout et on prépare la remorque, comme ça si la voiture démarre et que tout fonctionne, on est prêts à la charger.
Je tourne la clé, le moteur démarre facilement et il tourne bien. La dernière fois le moteur calait systématiquement à bas régime mais maintenant que la batterie est en forme suffisante et que l’alternateur fournit de l’énergie, tout va bien. On ne constate aucune fuite d’eau, c’est un miracle, on pensait pouvoir uniquement limiter la fuite, pas l’éliminer.
Et puis vient l’heure de vérité pour la suspension. L’avant monte en premier, ce qui n’est pas très catholique et puis on entend un « clong » à l’arrière qui signale le début de la montée. C’est confirmé, les pneus touchaient bel et bien dans les passages de roues, du fait de butées de suspension tout simplement absentes. Dès que l’arrière monte, la voiture se déplace un peu, preuve que les freins ne sont en rien bloqués.
Donc tout roule, il n’y a plus qu’à charger. Je laisse chauffer un peu le moteur et je sors la voiture pour la monter sur la remorque. J’augmente la hauteur de la suspension pour monter sans inquiétudes et tout se passe bien.
Il n’y a qu’une dizaine de kilomètres à faire, je roule doucement, la remorque se comporte super bien, la SM ne bronche pas et le pick-up non plus.
Tout se termine aux alentours de 14h30, finalement ça aura été plus court que prévu.
Épilogue (avril 2007)
Lors de l’arrivée de la voiture en janvier, tout s’était mal passé. Cette fois-ci c’est tout le contraire. Un peu de réflexion avant et, surtout, suffisamment de temps sur place pour faire les choses correctement, cela fait la différence. Quand on va trop vite, on fait beaucoup de conneries.
Merci Philippe et merci Jacques, votre aide a aussi fait la différence.
Finalement, la suspension n’avait aucun problème, les freins arrières n’étaient pas bloqués et le moteur ne demandait que de l’énergie pour fonctionner correctement. Les problèmes de fuite d’eau et de courroie d’alternateur n’étaient à priori pas liés, comme quoi tout peut arriver sur une voiture ancienne, qui a probablement peu roulé ces dernières années et qui n’a pas roulé du tout depuis plusieurs mois.
La prochaine étape est la préparation de la voiture pour l’inspection technique nécessaire pour obtenir le droit de circuler. L’inspection n’est pas très pointue mais il faut quand même s’assurer que tout fonctionne bien, notamment les organes de sécurité. Malheureusement la météo n’est pas de mon côté en ce moment et je dépends de cette météo car la voiture est à l’extérieur puisque mon garage est occupé par l’autre SM.