Le départ de France (octobre 2006)
Tout commence par l’achat de la voiture bien sûr. Celui-ci a lieu au milieu du mois d’octobre 2006, après avoir vu et essayé plusieurs SM, c’est celle-ci que mon père et moi décidons de choisir. Mon père se rend donc une nouvelle fois sur place, en région parisienne, achète la voiture, fait les papiers qui vont bien et part par la route avec la voiture pour la livrer au transporteur.
La voiture roule bien et mon père arrive chez le transporteur sans encombre, toujours en région parisienne. Le transporteur parisien réceptionne la voiture, fait les papiers qui vont bien, encore, et je suis informé par le transporteur canadien que le départ est prévu vers la fin du mois.
Jusqu’ici tout va bien.
Peu avant l’arrivée du conteneur, le transporteur canadien m’informe que le transporteur parisien a trouvé une marre d’eau sous la voiture lorsqu’il l’a déplacée pour la charger. Il me signale également qu’il a constaté que la courroie d’alternateur manquait à l’appel.
C’est le début d’une longue série d’emmerdements 😉
Pour la courroie, j’espère alors qu’il s’agit en fait de la courroie du climatiseur, que je sais manquante, mais pour la marre d’eau, c’est plus problématique car la voiture fonctionnait et a été livrée au transporteur par la route sans problèmes.
Jusqu’ici je ne m’inquiète pas trop.
La fausse arrivée (novembre 2006)
Le 3 novembre, le transporteur canadien m’annonce l’arrivée du conteneur à Montréal.
Comme pour la réception de la coque de SM en début d’année 2006, j’attends ensuite des nouvelles pour savoir quand la voiture pourra être dédouanée et quand je pourrai aller la récupérer.
Mais chaque conteneur doit subir une inspection sanitaire, permettant de s’assurer qu’il ne contient aucun végétal ou animal susceptible de présenter un danger pour l’environnement. Plus d’une semaine après l’arrivée du conteneur, j’ai appris que celui-ci avait été catégoriquement refusé par les autorités pour raison sanitaire et donc il devait être renvoyé en France.
Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
La SM n’est pas directement en cause mais le conteneur transportait aussi une 2CV et une Méhari (appartenant à d’autres personnes) et ces deux voitures ont été jugées dangereuses parce qu’elles contenaient des traces de terre. J’avais demandé au précédent propriétaire de bien nettoyer la SM pour éviter ce genre de problèmes et heureusement, donc de mon côté je suis clair. La propreté des voitures est un premier problème. De plus, le bois qui a été utilisé pour arrimer les trois voitures a été jugé non conforme et donc dangereux également. C’est un deuxième problème. Lorsqu’il y a un problème de propreté d’une voiture, ils la nettoient et facturent une petite fortune pour le service rendu. Lorsqu’il y a un problème de bois d’arrimage, ils enfument le conteneur avec du produit qui va bien et facturent également une petite fortune pour le service rendu. Mais lorsqu’il y a deux problèmes simultanés, les inspecteurs sanitaires affirment ne rien pouvoir faire car le bois peut réinfecter les voitures après le nettoyage ou le bois peut être infecté de nouveau avant le nettoyage (selon dans quel ordre ils prévoiraient faire payer les services rendus 😉
Bref, le transporteur n’a eu d’autre choix que de retourner le conteneur en France pour que ces problèmes soient réglés. Aucun frais ne m’est demandé, je n’ai même pas encore payé ma facture initiale et je ne compte rien payer tant que la voiture n’est pas en ma possession. Le transporteur est supposé être un professionnel alors c’est à lui d’utiliser du bois conforme. Les frais de retour et réexpédition sont pour lui.
Au cours du mois de novembre, le conteneur tout entier repart pour la France et son retour est prévu pour la fin du mois de décembre. J’informe le transporteur que je serai absent à ce moment là, donc il prévoit de retarder un peu le deuxième départ du conteneur pour que je puisse réceptionner ma voiture sans problèmes.
À cette étape, je commence vraiment à m’inquiéter. Trois traversées de l’Atlantique au lieu d’une, cela veut dire trois fois plus de chances d’abîmer la voiture, trois fois plus de temps passé dans une atmosphère humide et salée… le pied quoi. Heureusement, je suis tellement occupé professionnellement, que je ne n’ai pas vraiment le temps d’y penser 😉
Je prévoyais utiliser la voiture avant l’hiver, je sais déjà que c’est foutu.
L’arrivée, la vraie (janvier 2007)
Le retour du conteneur m’est annoncé pour le 12 janvier. Ensuite j’attends des nouvelles de la fameuse inspection sanitaire. Le 16 janvier, le transporteur m’annonce que l’inspection s’est bien passée. Ouf ! Le 19 il m’annonce que la voiture est dans son entrepôt, prête à être dédouanée et livrée.
Serait-ce la fin des ennuis ? NON ! La loi de l’emmerdement maximum s’applique.
J’ai rendez-vous le 22 janvier pour remplir les formalités de douane et prendre livraison de la voiture. Tout se passe bien à la douane, un douanier fait les papiers qui vont bien, je paye les taxes qui vont bien aussi et je pars avec une autorisation de récupérer la voiture. J’arrive chez le transporteur et je peux enfin voir cette voiture pour de bon.
Donc le circuit de refroidissement est hors service et le circuit de charge aussi. Je me dis que si le moteur voulait bien démarrer, je pourrais le faire tourner un peu pour charger la voiture sur le camion et ensuite la décharger à son stationnement. Je fais une tentative de démarrage et ça démarre au quart de tour. Super me dis-je ! Mais les bonnes nouvelles sont de courte durée.
Après quelques secondes de fonctionnement, le moteur a de la peine, il ne tient pas le ralenti et cale dès que les tours moteur diminuent. Je ne veux pas monter dans les tours, le moteur est froid et il est réputé pour ne pas aimer ça. Il y a deux personnes chez le transporteur plus le remorqueur qui est arrivé avec son camion pour charger la voiture, alors on décide de pousser pour positionner la voiture à la limite du quai de chargement, dans l’alignement du plateau du camion.
Et là, la loi de l’emmerdement maximum s’applique de nouveau !
Nous constatons que les roues arrières sont quasiment bloquées. En poussant nous arrivons à peine à déplacer la voiture. Je diagnostique (trop) rapidement un problème de grippage des étriers de frein arrière. J’essaie de bouger la voiture au moteur mais j’achève la batterie à force de démarrer puisqu’il cale souvent et que l’alternateur ne donne rien.
Je demande au remorqueur de prendre la voiture par l’arrière, seul endroit équipé de crochets de remorquage, mais le remorqueur en question me fait comprendre que je n’y connais rien et qu’il vaut mieux qu’il la prenne par l’avant. Nous finissions par arriver à placer la voiture pour le chargement, en la poussant et en lui ayant fait faire un demi-tour pour la mettre dans le bon sens.
Le remorqueur tire alors la voiture avec son treuil pour la charger sur le camion. Je ne suis pas mécontent du résultat, ses chaînes n’ont apparemment rien endommagé à l’avant. On peut enfin partir pour aller livrer la voiture à son stationnement hivernal.
Cette fois-ci, la loi de l’emmerdement maximum atteint son paroxysme 😉
Après quelques kilomètres de route seulement, j’évite de peu la crise cardiaque en constatant que la voiture s’est détachée et passe à un cheveu de tomber du camion. Je suis aux premières loges pour constater le désastre car je suis le camion avec ma voiture personnelle.
Alors on est en plein carrefour, il y a de la circulation partout, il fait environ -10 degrés et on a une voiture qui repose sur la coque, prête à tomber.
Je jette un oeil sous la voiture et je constate qu’elle repose sur la partie centrale de la coque et je ne vois aucun dégât. C’est un miracle ou presque. Elle était en position basse donc elle n’est pas tombé de haut, mais il est certain que lorsque je pourrai inspecter sérieusement le dessous de la coque, j’en trouverai des dégâts mais pour l’instant il faut trouver un moyen de remettre la voiture sur le plateau, en pleine circulation et en se gelant les mains.
Le remorqueur arrive à trouver un moyen de remonter la voiture. En fait il va déposer des bouts de bois sur la route et incliner le plateau du camion pour déposer les roues arrière sur le bois. En plusieurs étapes, il va arriver à remonter la voiture sans trop de problèmes et sans que la coque ne souffre plus.
À ce moment là, je pense à mettre le feu à la voiture, elle est décidément maudite, il faut s’en débarrasser 😉
Après avoir remonté la voiture, on reprend notre chemin et on finit par arriver à destination sans nouvel ennui. Mais il faut alors arriver à amener la voiture jusqu’à son emplacement de stationnement. Le garage est au sous-sol, l’accès est en pente douce. On essaie de placer le camion dans la pente mais cela n’aide pas alors on dépose la voiture sur la rue et je me dis que si la batterie a encore un soupçon de vie, je rentrerai la voiture au moteur. Effectivement, j’arrive à démarrer mais la batterie est tellement faible que je dois garder 2500 tours/minutes pour que le moteur ne cale pas et donc espérer ne pas avoir à tenter une nouvelle fois ma chance au démarrage.
Je finis par rentrer la voiture dans le garage à grands coups d’accélérateur, ça me rend malade mais on en a tous marre alors il faut qu’elle rentre. Bien entendu la suspension est à son plus bas niveau. Je ne sais pas s’il y a un problème hydraulique mais en tout cas les petits moments de vie du moteur ne suffisent pas à faire monter la suspension. À cette position basse, la voiture touche au moment de passer le dénivelé de la pente d’accès au garage. Tant pis, je continue pour profiter du moteur et je « jette » la voiture dans son emplacement. Les roues arrières sont toujours quasi bloquées, alors la neige m’aide un peu en permettant aux roues de glisser et suivre tant bien que mal.
À ce moment là, mon rythme cardiaque commence à se calmer.
Le remorqueur me dit qu’il ne veut plus jamais entendre parler de cette voiture. Moi je ne veux plus entendre parler de lui, c’est certain.
Épilogue (janvier 2007)
Voilà une sacrée aventure ! J’écris ces lignes le soir même de cette journée épique et j’en suis encore tout retourné.
Normalement, je n’ai pas le droit de faire de la mécanique dans le garage où est la voiture, c’est un autre problème. Il faudra tout de même que je négocie l’autorisation de mettre la suspension en position haute avant de sortir la voiture du garage. Pour obtenir la position haute artificiellement, je mettrai des tiges de bois dans les vérins de suspension, cela réglera le principal problème.
Plus j’y pense, plus je me dis qu’il n’y a peut-être aucun problème avec les freins arrières. Si les butées de suspension arrières sont, comme souvent, dans un état lamentable, il est possible que les roues arrières rentrent trop dans les passages de roues et donc elles touchent peut-être simplement quelque part. Les pneus ne sont pas les modèles d’origine, peut-être sont-ils trop larges ou trop hauts et donc ils participent peut-être au problème. Je confirmerai ça en mettant en position haute.
Au sujet de la courroie d’alternateur et du circuit de refroidissement, je me dis qu’il est bizarre que ces deux problèmes soient apparus en même temps. Il est possible, mais peut-être du domaine du rêve (car un peu trop simple), que la courroie d’alternateur ait cédé et que ce soit cette courroie qui ait endommagé la durite de refroidissement qui est assez proche de l’alternateur. À confirmer.
La prochaine étape est normalement prévue pour le printemps. Il faudra que j’aille récupérer la voiture et que j’en fasse une SM qui marche parce que j’ai prévu de rouler avec cet été. J’irai la récupérer avec une remorque et je prendrai le temps qu’il faudra pour faire du bon boulot, hors de question de faire encore affaire à un remorqueur amateur qui va faire n’importe quoi pour se libérer au plus vite.
Que cette histoire ne décourage personne, tout se passe en général bien et j’ai dans ce cas accumulé les problèmes. On va dire que le conteneur aurait pu tomber à l’eau ou être sur le bateau porte-conteneur qui s’est récemment échoué (le Napoli je crois). Il faut positiver 😉